Avec 45 films et 60 ans de carrière, on ne présente plus Carlos Saura. Ce réalisateur espagnol s’impose comme l’un des plus grands cinéastes contemporains. Avec pour fil conducteur le réalisme social, ses films dressent le tableau d’une génération d’espagnols dans une société franquiste répressive : Des voyous en 1962, à La Chasse et Peppermint Frappé pour lesquels il reçoit en 1966 et 1968 l’Ours d’argent du meilleur réalisateur au Festival de Berlin, en passant par La cousine angélique ou Cria Cuervos, respectivement Prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1974 et 1978.

Des années durant, Carlos Saura va se battre contre les autorités pour faire vivre son cinéma-témoignage en faveur des marginaux. Ce souci de réalisme, parfois à la lisière du documentaire, n’empêche pas le réalisateur d’apporter un soin particulier à l’esthétique de ses films. Sa passion pour l’image et la photographie remonte à l’adolescence et il continue, en parallèle de son travail de cinéaste, à utiliser l’image fixe pour capturer ses thèmes de prédilection.

Ses œuvres exposées à la Galerie Cinema Anne-Dominique Toussaint en Mars 2016 traitent de la société franquiste, des marginaux, de l’Espagne et de ses traditions comme la tauromachie et surtout la danse. Carmen, El Amor Brujo, Tango, Sevillanas, Iberia et Fados ou récemment Argentina sont autant de films musicaux portés sur les arts scéniques, florilèges de danse et de chants. Ce théâtre filmé et photographié sera présenté durant l’exposition Espana, mia vida ! Fotosaurios, des tirages de collection peints par Carlos Saura, s’inscrivant dans l’héritage pictural espagnol seront également visibles à la galerie. Dans la salle de projection, l’artiste nous parlera de son œuvre à travers une installation vidéo inédite réalisée par sa fille, Ana Saura.