Réalisateur, photographe, journaliste, mais aussi scénariste, Raymond Depardon est un artiste aux multiples talents considéré comme l’un des maîtres du film documentaire.

Né en 1942 à Villefranche-sur-Saône, il se passionne pour la photographie dès l’âge de douze ans. D’abord apprenti dans une boutique de photo à Villefranche, il monte à Paris et devient pigiste pour l’agence Dalmas. À dix huit ans il est reconnu comme photographe et s’envole pour le Sahara afin de suivre une expédition cherchant à étudier la résistance du corps humain à la chaleur. L’expédition tourne mal mais grâce à ses clichés, Raymond Depardon fait la une de Paris Match et France-Soir. Il ne cessera plus de couvrir de grands évènements tels que la Guerre d’Algérie ou celle du Viêt Nam. En 1966 il fonde sa propre agence – Gamma – et commence un travail cinématographique en parallèle de son métier de photographe. Toujours autant attaché à l’image, l’artiste l’a privilégie au son. Il réalisera notamment 1974, une partie de campagne, film documentaire sur la campagne du président Valéry Giscard D’Estaing, qui ne sera diffusé qu’en 2002 à la télévision. En 1978 Raymond Depardon rejoint la prestigieuse agence Magnum et quitte Gamma un an plus tard. Poursuivant ses reportages photographiques, ses portraits et ses documentaires filmiques, il revendique la subjectivité de son oeuvre malgré la réalité qu’elle reflète.

Lauréat de nombreux prix (Grand prix national de la photographie, César du meilleur documentaire pour Reporters et Délits Flagrants, Globe de cristal, prix Louis-Delluc…), Raymond Depardon a exposé ses photographies à plusieurs reprises.

Cependant, en mars 2015, la Galerie Cinéma Anne-Dominique Toussaint expose pour la première fois les tirages argentiques de son reportage sur l’asile de l’île de San Clemente. Avec cette exposition éponyme et inédite, Raymond Depardon dévoile la réalité déconcertante des hôpitaux psychiatriques italiens de la fin des années 70. Au travers de ces sublimes clichés le public découvre la folie, l’humanité et une forme de vérité que le noir et blanc ne peut contraster…