Raymond Depardon – 13.03.15 > 16.05.15
De 1977 à 1981 Raymond Depardon photographie la réalité des asiles psychiatriques en Italie à la demande de Franco Basaglio, directeur de l’hôpital du Manicomio, chef de le du mouvement de la psychiatrie alternative.
«Photographie, sinon on ne va pas nous croire.»
Raymond Depardon se rend d’abord à Trieste où les malades ont été disséminés dans la ville. Puis l’artiste découvre par hasard San Clemente, une petite ile vénitienne et son hôpital psychiatrique accueillant cent derniers fous dits «incurables». À San Clemente le personnel médical n’est que très peu présent, les patients déambulent librement. Il en est de même pour Raymond Depardon, «dans les couloirs et les dortoirs, les préaux et les douches, les salles communes et les jardins». Le photographe va capturer dans cet ancien monastère le trouble, l’enfermement, la folie recluse. Ces images, fortes et bouleversantes, nous montrent les pensionnaires dans leur vie quotidienne, vision spectrale d’une microsociété où chacun vaque à ses occupations dans la mesure permise par l’austérité du lieu. Les tirages argentiques de ce reportage sur les asiles seront réunis pour la première fois à la Galerie Cinema Anne-Dominique Toussaint.
En 1979 Raymond Depardon revient à San Clemente accompagné de la photographe et plasticienne Sophie Ristelhueber. Il filment ensemble les derniers moments de vie de l’asile, qui disparaîtra peu de temps après car l’Italie a voté à cette époque le démantèlement asilaire. Des extraits de ce documentaire seront également visibles à la Galerie Cinema – Anne-Dominique Toussaint durant l’exposition.